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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 09:02

La réforme licence-master-doctorat va faire passer les infirmiers de la fonction publique hospitalière dans la catégorie supérieure. Le gouvernement réclame des « contreparties » pour compenser les revalorisations de salaires que cela entraînera.

C'est une négociation cruciale qui va s'ouvrir début septembre pour les infirmières et l'ensemble des professions paramédicales de l'hôpital public. Le gouvernement doit tirer les conséquences financières de la réforme licence-master-doctorat, qui donnera, à partir de 2012, la reconnaissance du niveau licence aux diplômes des professions paramédicales. Cette promesse de campagne de Nicolas Sarkozy va faire passer tous les infirmiers, kinés, pédicures-podologues ou préparateurs en pharmacie de l'hôpital public de la catégorie B à la catégorie A. Avec, à la clef, des revalorisations de salaires pour 300.000 employés en équivalent temps plein, dont plus de 210.000 infirmières.

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a chiffré l'impact de ces hausses de rémunérations l'an dernier. Le surcoût moyen par agent, charges comprises, s'élèverait à 1.517 euros par an. Facture : 457 millions d'euros par an en moyenne pour la fonction pu­blique hospitalière (voir gra­phique), chiffre auquel il faut ajouter les salariés des établissements privés à but non lucratif et les infirmières de l'Education nationale et des collectivités territoriales. Il y aurait également un impact indirect sur les salaires des infirmières employées par les cliniques et les maisons de retraite du secteur privé, et même sur les infirmières libérales, estime l'Igas. Et, à terme, des dépenses de retraite supplémentaires, chiffrées à 250 millions d'euros par an à l'horizon 2050.

Un droit d'option

Pour le gouvernement, il n'est pas question de débourser autant. « L'effort financier conséquent de cette revalorisation dans un contexte économique particulièrement difficile impose la négociation de contreparties » , a prévenu la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, la semaine dernière, en Conseil des ministres.

Pour les syndicats, « contrepartie » signifie « report de l'âge de départ en retraite » . Les infirmières de la fonction publique peuvent actuellement partir à 55 ans. « Le recul de l'âge de liquidation de la retraite à 60 ans engendrerait, à terme, une économie annuelle d'environ 500 millions d'euros à partir de 2030 sur les dépenses de retraite » , note l'Igas.

Les syndicats sont sur le qui-vive. « Rien n'est encore annoncé officiellement, mais nous craignons que le gouvernement ne reprenne d'une main ce qu'il donne de l'autre, résume Thierry Amouroux, qui négocie pour le Syndicat national des professionnels infirmiers (CGC). Toutes les études montrent la pénibilité de notre profession. La retraite à 55 ans, c'est la reconnaissance de cette pénibilité. » « Le but de cette négociation, c'est d'améliorer le statut des infirmières, pas le contraire ! L'âge de la retraite sera un point dur pour l'ensemble des organisations syndicales », prévient Michaël Deroche (CFDT). « On ne reconnaîtrait plus la pénibilité de la profession, alors qu'elle serait exercée dans les mêmes conditions », redoute Sylvie Breuil (CGT). Pour calmer le jeu, le ministère de la Santé devrait proposer un droit d'option aux infirmiers qui sont déjà sur le marché du travail. Soit ils choisissent le nouveau statut, soit ils conservent leur statut actuel, avec un départ à 55 ans, mais sans bénéficier des revalorisations salariales. C'est cette solution qui a été retenue pour la réforme du statut des instituteurs.

VINCENT COLLEN, Les Echos
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